Slow End

Generous Maria

Command of the New Rock
 
Tiens, c’est Malleus qui est à l’origine de l’artwork de ‘Command Of The New Rock’. Maintenant, va savoir si l’idée de la horde de primates émeutiers vient de Tortona ou de Gothenburg, quoi qu’il en soit elle illustre plutôt bien la patte de Generous Maria.
Ce parallélisme contenant / contenu vient à l’esprit sans se faire attendre, dés la première intonation de voix de Goran Florstrom. Une belle voix prédatrice, de celles qui donnent un aspect menaçant à chaque mot prononcé, de celles qu’on imagine comme appartenant à un gars qui a constamment un rictus carnassier collé sur la tronche, un peu comme Mike Patton sait le faire parfois. Florstrom, n’est pas un prédateur ordinaire, il semble être le chef de meute, et en bon dominant, il orchestre son armée avec fermeté, sans oublier de participer avec un enthousiasme frénétique bien dosé, et pas très primate, lui.

Mais ça serait sous-estimer le reste de ce clan suédois que de penser qu’on peut leur en imposer si facilement. Pas soumis du tout, les quatre autres se payent ouvertement des tranches de Kyuss via ‘Anchorage & Quito’ et ont même l’insolence d’y glisser une touche led zeppelinienne sur ‘All Units Are Out' ; l’album entier regorge de ce genre de flash-back. Alors que la plupart des groupes stoner mettent en avant la guitare la plus lourde, Generous Maria a apparemment choisi de laisser la primauté à l’autre, la plus perçante, ce qui a pour effet de fortement seventiser l’ensemble, car cette guitare-là sait crier comme ses ancêtres le faisaient 30 ans plus tôt, et ce ne sont pas des morceaux comme ‘A Bed At The Edge Of The Universe’ ou ‘Wild Child’ qui démontreront le contraire. D’ailleurs, la rythmique jazzy et le clavier kitsch du langoureux ‘Soulflight’, n’ont aucun besoin de se faire violence pour nous rappeler les 70’s.
La plus grande marque d’irrespect des musiciens envers leur maître / chanteur est le brillant instrumental ‘Ashram Of The Absolute’, titre absolument magnifique dans sa simplicité, son entrain et sa guitare bourdonnante, où les claquements de mains font office de rythmique donnant des allures d’hymnes, voire de rituel à ce morceau.
Ceci-dit, si tout les rituels ressemblaient à ceux que peuvent inspirer Generous Maria, ils seraient sûrement beaucoup mieux honorés…


Command of the new rock en trois mots : farouche, fier, primitif
 

-marystonage, Avril 2005
 

 

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